Si vous êtes en mesure de lire ceci, peut-être que vous vous dites que vous n’êtes pas si mal ; que vous arrivez à gérer ; que vous êtes mieux lotis que d’autres ; que votre famille, ça va… vous avez encore un travail ; vous avez eu de l’aide gouvernementale ; vous aviez un coussin d’urgence ; vous vivez avec des personnes que vous aimez avec qui les relations sont correctes. Vous n’avez peut-être pas de parents isolés dans un CHSLD, ou qui sont morts seuls, car on vous a interdit de les voir dans leurs derniers moments. Vos enfants s’accommodent assez bien du masque. Leurs mains ne sont pas abîmées par le gel ou leur visage par le frottement du masque. Ils ne parlent pas de mourir et ne s’enferment pas dans leur chambre. Ils ne se plaignent pas de maux de tête ou de difficulté de concentration…

Mais voilà, ce n’est pas le cas pour tout le monde.

La crise ambiante nous a plutôt divisés et c’est un peu du chacun pour soi. Dans les états de survie, nous pouvons facilement nous replier sur nous-mêmes. Mais nous sommes toutes et tous dans le même bateau, sur la même planète, dans une grande société occidentale qui s’étale sur plusieurs continents. Cette crise se veut « mondiale » avec les gouvernements qui se copient l’un l’autre et qui s’entraînent à la surenchère. La France reconfine ? La Belgique emboîte le pas… et Legault décide de fermer les restaurants qui venaient à peine de rouvrir et se préparaient pour le week-end de Pâques : achat de nourriture, engagement de personnel, préparation des lieux. Et deux jours avant Pâques, on les renferme à Québec, Lévis et Gatineau. Des milliers de dollars d’investissement, un moment d’espoir et une vague de destruction. Il faudra jeter la nourriture, remettre à pied les employés et, pour plusieurs restaurateurs, ce sera le coup de grâce.

Nous sommes toutes et tous en train de subir des mesures de plus en plus liberticides, de plus en plus incohérentes et de plus en plus délétères. L’étau se resserre et la fin de la crise est sans cesse repoussée.

Nous voulons agir pour ceux et celles qui ne peuvent plus crier leur désespoir. Ceux et celles qui s’écroulent presque sans bruit, qui s’enfoncent dans la misère, perdent tous les investissements des dernières années.

Nous pensons qu’il est temps de se soutenir les uns les autres. De réparer notre tissu social avant qu’il ne soit trop déchiré. Nous devons nous lever ensemble pour exiger des mesures sanitaires justes et proportionnées, pour le respect de nos droits et libertés, pour l’arrêt de l’état d’urgence et pour exiger que notre gouvernement arrête de gouverner par décrets successifs sans jamais avoir à rendre de compte au parlement ou au peuple Québécois.

Ensemble nous pouvons exercer ce qu’il nous reste de démocratie pour poser des gestes pour nous-mêmes, pour les autres — même ceux qui ne pensent pas comme nous ! –, et résister pacifiquement, mais délibérément face au rouleau compresseur en route qui finira par écraser tout le monde, bon ou méchant, conforme ou marginal, bien-pensant ou rebelle.

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