Bien oui, cela pourrait ressembler à un article pour défendre le droit à l’avortement. Le droit de disposer de son corps, de s’appartenir et d’être considérée comme plus qu’un vaisseau spatial à futur humain. De pouvoir choisir si l’on veut mener ou pas une grossesse à terme. Avec tous les enjeux que cela soulève 70 ans plus tard. Une question complexe qui ne sera pas résolue, car elle implique une myriade de considérations et que chaque cas a ses propres particularités.
Mais non, ceci n’est pas un article pour le droit à l’avortement.
Mais il pose cette question : à qui est-ce que mon corps appartient?
À en croire la rumeur, j’appartiens au gouvernement. Et, à travers lui, aux compagnies pharmaceutiques. Allez-vous arrêter de lire ceci parce que vous croyez avoir à faire à une anti-vaxx?
Voyez comme il est difficile, ce dialogue. Restez encore un peu…
Car c’est encore une question complexe, avec ses particularités, et elle mérite qu’on s’y attarde pour vrai, au-delà du bien et du mal; de la peur et de la colère; de l’évidence scientifique et de la citoyenneté. Au-delà de la balance bénéfice-risque et du droit de l’individu versus le bien commun.
Au-delà de savoir si les vaccins fonctionnent (un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout), si les effets secondaires existent (un peu, beaucoup…), s’il y en aura assez pour tout le monde, une vraie question n’est pas posée. Elle est à peine effleurée et tellement sous-entendue.
On va prétendre que nous avons des droits, garantis par la Charte des droits et libertés et par le code de Nuremberg (sur l’expérimentation médicale).
Et puis hop, une crise sanitaire et nos droits, notre souveraineté corporelle, prennent le bord à la faveur d’une loi qui supplante les droits humains et permet au gouvernement de vous enlever de force, de vous conduire dans un lieu (qui n’a pas besoin d’être identifié, donc vous pouvez y être sans que personne ne sache où vous êtes) et de vous vacciner de force sur la bonne foi du gouvernement qui va choisir, selon des critères inconnus et non définis, ne prenant pas en compte les contre-indications médicales singulières possibles, ce qui est pour le bien commun. Vous serez soumis.es à sa bonne volonté et ne pourrez pas poursuivre le gouvernement si ça se passe mal pour vous ensuite. (Voir la Loi 121 sur la santé publique).
Quand j’ai accouché de mon premier fils, ma sage-femme m’a donné ce conseil : pour tout problème non urgent, tu dois prendre le temps de réfléchir aux conséquences d’un traitement ou d’une intervention médicale sur ton enfant. Tu as le droit de t’informer, d’aller chercher plusieurs opinions, de lire sur le sujet (et nous n’avions pas internet à cette époque!) avant de prendre une décision. Car souviens-toi, insistait-elle, c’est toi qui rentreras à la maison avec ton enfant après… que c’est toi qui vas te retrouver avec des conséquences et une responsabilité si ton enfant est plus mal, si l’intervention ne réussit pas bien, s’il reste handicapé. Le médecin a fini sa job et tu ramasses les pot cassées. (On dénombre des milliers d’erreurs médicales chaque année.)
À qui est-ce que j’appartiens?
La tendance est de dire que ceux et celles qui s’interrogent sur les vaccins sont des inconscient.es, des attardé.es, des complotistes, des plateux (qui croient que la terre est plate…), des gens qui ne font pas confiance à la science. Au pire, ce sont des assassins en puissance, qui sont prêts à rendre les autres malades, voire à les tuer, pour ne pas recevoir une petite piqûre. Des cons, quoi.
C’est comme si certaines peurs avaient plus de valeur et plus de droit de cité que d’autres, dépendant si l’on est conforme au dogme du moment ou pas. Ainsi, si vous avez peur de la maladie, on vous offre une solution médicale et, en ce moment, on vous raconte que le retour à la vie normale est subordonnée à votre acceptation d’un vaccin (cela s’appelle du chantage, de la coercition ou de la menace, soit dit en passant). Mais vous serez un bon citoyen. Vous prendrez les risques et les autres auront les bénéfices. Si vous avez peur des vaccins (parce que la thérapie génique proposée n’a jamais été testée, parce que vous n’avez pas envie d’avoir de l’ADN de singe – ou de fœtus – dans votre corps, que vous êtes allergiques à certaines composantes – gardées secrètes bien souvent –, que certains adjuvants sont réputés toxiques, parce que vous ne voulez pas recevoir des trucs dans le corps, point), eh bien votre peur est injustifiée, ne mérite pas d’être entendue, doit être ridiculisée. On doit mettre des universitaires au travail pour qu’ils découvrent comment vous faire « accepter » les vaccins, comment vous faire entendre raison, vous convertir à la vraie foi. On vous convertira de force si vous ne voulez pas. On « croit » au vaccin. Même venant de compagnies qui ont dû payer des milliards de dollars d’amendes dans le passé pour avoir mis sur le marché des produits qu’elles savaient dangereux, pour avoir eu des caisses occultes (de la corruption à un haut niveau), pour avoir fait des publicités mensongères, pour avoir caché des événements adverses, et parfois mortels, découlant de leurs médicaments.
Nous avons peut-être le droit d’être prudent.es, d’attendre un peu, de consulter d’autres opinions. Après tout, c’est nous qui rentrerons chez nous avec nos effets secondaires. La compagnie aura fait son argent et le médecin, sa job.
Si l’on forçait des femmes à avorter, vous en penseriez quoi? Est-ce que ça ne vous donnerait pas un frisson de malaise au moins? Si on stérilisait les femmes de force? (En 2015 on recensait des femmes autochtones ayant été stérilisées de force…)
Le principe des droits fondamentaux, c’est qu’ils sont fondamentaux. C’est que l’on reconnaît aux individus certains droits inaliénables, même quand ils en font mauvais usage.
Quand on met à mal ces droits, quand on accepte de les laisser se faire gruger pour une « bonne raison », (comme quand on « castrait » les homosexuels pour soi-disant protéger notre jeunesse… oui, oui, on faisait ça dans les années 1950), eh bien nous entrons alors sur une pente très glissante et dangereuse.
Car si aujourd’hui ça vous semble correct qu’on force la vaccination pour le bien commun pour une maladie à peine mortelle, viendra un matin ou l’on pourra vous forcer à bien pire et que vous n’aurez déjà plus de droits pour protester.
Peut-on exiger des réponses sanitaires proportionnées, bien édictées, soutenue par des scientifiques non biaisé.es par l’appât du gain et par le principe de précaution?
Peut-on prévoir des mécanismes autres que le sacrifice de certains pour en sauver d’autres?
Peut-on écouter les différentes craintes, même celles qui ne rentrent pas dans les cases des plans gouvernementaux?
Mon corps, mes choix… Est-ce qu’on a encore le droit de décider de ce qui arrive à notre corps?
Si je ne m’appartiens plus, qu’est-ce qu’il me reste?
Voilà pourquoi nous devrions toutes et tous nous sentir concerné.es quand il s’agit d’obligation vaccinale, de traitements obligatoires, de passeports-santé.